La vision de Microsoft pour un écosystème de contenu prospère dans un monde d’IA générative

Microsoft peut partager des revenus et fournir des liens améliorés aux participants de son programme Start. Perdu dans la non-histoire sur l’ajout de publicités à Chat par Bing (les publicités y étaient déjà), se trouvait un billet de blog de Microsoft . Celui-ci cherchant à rassurer les créateurs de contenu que le nouvel objectif de Bing est de « générer plus de trafic et de revenus pour les éditeurs ».

« Internet fonctionne grâce à un écosystème important qui commence par des éditeurs créant du contenu de qualité qui suscite l’intérêt et attire les gens à consommer ce contenu. Le but finalement est d’atteindre les annonceurs qui souhaitent atteindre les gens dans un environnement de qualité et ciblé. »

• Yusuf Mehdi, vice-président de Microsoft pour la vie moderne, la recherche et les appareils, « Générer plus de trafic et de valeur pour les éditeurs à partir du nouveau Bing »

Mehdi répondait aux préoccupations de la communauté des créateurs de contenu selon lesquelles les moteurs de recherche fournissant des résultats assemblés par l’IA générative bouleverseront l’écosystème.

L’échange de valeur (les fournisseurs de contenu créant du contenu en échange des moteurs de recherche envoyant du trafic monétisable) penchera massivement en faveur des moteurs de recherche.

Mehdi admet que cette préoccupation est largement répandue en rédigeant ce post. Pourquoi Microsoft aurait-il besoin de rassurer les créateurs de contenu que les choses iront mieux dans un monde de résultats de recherche basés sur l’IA ?

Microsoft sait que les créateurs de contenu, éditeurs, spécialistes du marketing de contenu, marques et SEO, s’inquiètent de la perspective d’une baisse de trafic et de revenus.

Les objectifs de Microsoft sont louables

Microsoft exprime les meilleures intentions pour toutes ses parties prenantes. Les utilisateurs en premier lieu. « Le nouveau Bing aide à mieux répondre aux besoins de recherche des gens avec de nouvelles fonctionnalités : le chat, les réponses et la création de contenu », a écrit Mehdi.

La vision de Microsoft est de passer « au-delà de la recherche pour créer votre copilote pour le Web ». « Les gens trouvent de la valeur à avoir des capacités de recherche, de chat, de réponses et de création dans une seule expérience », a écrit Mehdi.

Il est difficile de contester le fait de mettre les utilisateurs en premier. Toutefois, cela ne garantit pas que les résultats obtenus de cette manière ne désavantagent pas les créateurs de contenu.

Pour les éditeurs, Mehdi a déclaré que les objectifs de Microsoft sont les suivants:

• Augmenter le trafic vers les éditeurs : mesurer le succès en partie par la quantité de trafic envoyée depuis le nouveau Bing/Edge.
• Augmenter les revenus des éditeurs : augmenter le trafic vers les éditeurs avec de nouvelles fonctionnalités telles que le chat et les réponses, et pionnier l’avenir de la publicité dans ces nouveaux médias en partageant directement les revenus.

Le trafic/les revenus pour tous, plus pour les participants à Microsoft Start

Microsoft affirme que les avantages de l’ajout d’une interface de chat à la recherche profiteront à tous les éditeurs. Mais les membres de son programme Start récolteront la part du lion de ces récompenses.

Pour tous les éditeurs, l’engagement supplémentaire généré par le chat et l’inclusion de citations dans les résultats de chat stimulera le trafic et créera une opportunité pour les éditeurs de monétiser ce trafic.

Depuis le lancement du nouveau Bing, Microsoft a enregistré une augmentation du trafic d’environ 15 %. Le service compte environ 100 millions d’utilisateurs et 100 millions de chats quotidiens, selon la société. Environ un tiers de ces utilisateurs sont nouveaux sur Bing. Microsoft conclut que ces nouveaux utilisateurs sont une opportunité pour les éditeurs d’obtenir plus de trafic et de vendre plus de publicités.

Start, lancé en septembre 2021 et en version bêta, est la version de Microsoft de Google News ou d’Apple News. C’est un portail d’actualités personnalisé, disponible sous forme de site web ou d’application mobile, où vous pouvez ajouter ou supprimer manuellement des intérêts et des contenus des éditeurs de Start.

Les éditeurs de Start comprennent des poids lourds (comme The Wall Street Journal, The New York Times) ainsi que des publications moins connues comme Past Factory et Neon Moon.

Microsoft envisage de placer des publicités dans le chat et de partager les revenus publicitaires avec les partenaires Start dont le contenu a contribué à la réponse de chat.

Les tactiques de génération de trafic pour les membres de Start comprennent :

• Une « expérience de survol élargie » où survoler un lien d’un éditeur affichera plus de liens de cet éditeur. Cela augmente l’engagement des utilisateurs et stimule davantage le trafic vers le site web de l’éditeur.
• Une « légende enrichie » à côté de la réponse de chat, qui aide à stimuler l’engagement des utilisateurs avec le contenu sur Microsoft Start. Les utilisateurs qui s’engagent avec le contenu sur Start seront le catalyseur du partage des revenus publicitaires avec les partenaires.

La participation à Start est limitée

La participation à Start est « limitée pour le moment pendant que ce programme est en version bêta », a écrit Mehdi. Il est en phase de test depuis 18 mois. Les éditeurs/blogueurs peuvent postuler s’ils répondent à ces critères :

• Ils sont basés aux États-Unis, en Allemagne, en Espagne, en France ou en Italie.
• Ils publient fréquemment et ont un site de contenu actif.
• Les blogueurs/ producteurs de contenu non d’actualités doivent généralement produire cinq articles ou plus par mois.
• Les éditeurs d’actualités doivent produire minimum 10 articles par jour (y compris une couverture en direct/actualités de dernière minute).
• Tous doivent utiliser WordPress, Substack ou Medium – ou avoir un site web qui génère un flux RSS.
• La fiction n’est pas autorisée.

Quant aux avantages ? Microsoft indique que Start compte « des millions » d’utilisateurs quotidiens, il est donc bénéfique pour la notoriété de la marque. Vous pouvez également gagner des revenus publicitaires grâce à votre contenu et aux pourboires des lecteurs.

Rémunérer les éditeurs de presse : l’expérience de Facebook

Facebook a expérimenté le paiement de ses éditeurs de presse de 2019 à 2022.

La société a déboursé plus de 100 millions de dollars pour des éditeurs de presse, notamment « plus de 15 millions de dollars pour le Washington Post, un peu plus de 20 millions de dollars pour le New York Times et plus de 10 millions de dollars pour le Wall Street Journal », selon un article du WSJ de juin 2022.

Meta a cessé de payer les éditeurs américains en juillet 2022, après avoir décidé de diminuer la visibilité des actualités dans le fil d’actualités des membres.

Pourquoi cela nous importe ?

Microsoft a clairement affirmé son ambition de doubler les ventes de son activité publicitaire pour atteindre 20 milliards de dollars au cours des prochaines années. De toute évidence, la société parie sur l’IA générative pour jouer un rôle dans son ascension.

Microsoft sait également qu’il ne peut pas le faire seul et essaie de convaincre les éditeurs que sa vision d’un écosystème de publication gagnant-gagnant se matérialisera.

À ce stade précoce, qui peut dire que le cerveau de Redmond a tort ?

Il est clair que les créateurs de contenu avide de trafic doivent pour l’instant suivre le mouvement. Il n’y a pas d’alternative. Il est encourageant de voir que Microsoft reconnaît que les éditeurs devraient être indemnisés pour alimenter le nouveau Bing, mais nous recherchons plus de transparence sur le programme Start.

Nous comprenons que la gestion de Start est une tâche énorme même pour une entreprise comme Microsoft. L’obligation minimale de Microsoft devrait être d’informer les participants potentiels à Start sur le programme.

Voici quelques exemples :

• Combien de demandes sont approuvées chaque mois ?
• Combien de participants au programme prévoyez-vous d’avoir d’ici la fin de cette année ? 2024 ?
• Êtes-vous engagé à publier une feuille de route pour le programme qui informe les participants et les participants potentiels des plans et des progrès, par exemple, combien de trafic conduisez-vous vers les sites des membres ?

Enfin, ne pas mentionner le silence de Google sur sa vision de l’avenir des créateurs de contenu serait une omission. Considérez que c’est fait.